Georges Cuvier : Fondateur de science et créateur de mythes


Informations

Auteur(s)
 :  Claudine Cohen Philosophe et historienne des sciences de la Vie et de la Terre, spécialiste de l’épistémologie et de l’histoire de la paléontologie, de la paléoanthropologie et de la préhistoire, et des disciplines connexes : géologie, biologie de l’évolution, anthropologie
Thème  :  Portraits de savants
Agora des Savoirs  :  Saison 04 : Usages des savoirs et des sciences RSS
Lieu  :  Centre Rabelais, Montpellier
Date  :  28 novembre 2012
Langue  :  Français  
Télécharger  :  Format HD
Licence  :  Licence Creative Commons

En résumé

L’année 2012 marque le bicentenaire de la publication d’une oeuvre scientifique majeure, Les Recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes (4 volumes, Paris 1812) de Georges Cuvier.

En identifiant les mystérieux « objets fossiles » trouvés dans les couches de la Terre comme les restes d’animaux éteints, en décrivant les principes théoriques et les méthodes pratiques pour reconstituer les faunes et les flores des mondes révolus, ce grand anatomiste fondait un savoir neuf. Il imposait dans les sciences de la nature la notion d’une histoire du vivant, et offrait en cette aube du 19e siècle la vision de la nouveauté et de la diversité extraordinaires des mondes préhistoriques.
Fondateur d’une science, la paléontologie des Vertébrés, Cuvier fut aussi un homme de pouvoir et un créateur de mythes : mythe de l’infaillibilité du savant capable de reconstituer de gigantesques animaux inconnus grâce à d’infimes vestiges. Mythe d’une histoire du monde vivant bouleversée par d’immenses cataclysmes, qui ont périodiquement anéanti des faunes entières.
Ce « catastrophisme » né en partie de l’imaginaire post-révolutionnaire, et rendu caduque au cours du 19e siècle par le triomphe des idées transformistes, resurgit aujourd’hui en paléontologie et en géologie dans le cadre d’approches renouvelées des « extinctions de masse ».


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