Auteur(s)
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Jean-Michel
Besnier
Professeur de philosophie à l’Université Paris-Sorbonne, Paris 4 et Directeur scientifique du Secteur Sciences et Société au Ministère de la Recherche
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Activité | : |
Séminaire 2009 - 2010
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Programme | : |
HiPhis - Histoire et philosophie des sciences
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Lieu | : |
Université Montpellier 2, France
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Date | : |
12 mai 2009
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Discipline | : |
Histoire
Philosophie |
Mots-clés | : | Langage performatif Philosophie des sciences Posthumanisme |
Langue | : | Français |
Licence | : |
La paléoanthropologie considère que la technique et le langage sont les deux facteurs de l’hominisation. Même si les savoirs contemporains tendent à contester qu’ils soient le privilège exclusif de notre espèce, la tradition occidentale n’en est pas moins enracinée dans la conviction que nous nous sommes, grâce à eux, arrachés à la nature. Aujourd’hui se développent pourtant des utopies que l’on qualifie de « posthumanistes » parce qu’elles annoncent que l’hominisation est achevée et que nous devrons bientôt céder la place dans l’échelle des êtres. Ces utopies se réclament des promesses (ou menaces) issues des technosciences qui - après avoir réparé, amélioré puis « augmenté » l’homme - devraient faire triompher une cause proprement inhumaine, celle d’une espèce nouvelle. Dans ce scénario posthumain, que sera donc devenu le langage qui faisait couple avec la technique ? C’est la question que l’on posera, sans craindre son caractère paradoxal ou contrefactuel. Heidegger expliquait déjà comment la technique réduit la langue au simple calcul et d’autres, après lui, font le même constat dans le contexte de la société dite d’information. On s’efforcera d’examiner le bien-fondé de ces analyses et d’envisager les contre-feux qui se révéleraient salutaires.