Auteur(s)
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Sylvie
Catellin
Maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et chercheur au Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines
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Thème | : |
Saison 6 : (R)évolution(s)
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Agora des Savoirs | : |
Saison 06 : (R)évolution(s)
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Lieu | : |
Centre Rabelais, Montpellier
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Date | : |
21 janvier 2015
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Langue | : | Français |
Licence | : |
Le mot « sérendipité » nous vient de l’anglais serendipity, un néologisme créé en 1754 par l’écrivain Horace Walpole en référence à un conte persan. L’histoire raconte comment trois frères se montrent capables de reconstituer par l’imagination l’aspect d’un animal qu’ils n’ont jamais vu. Ce motif fictionnel a circulé dans nombre de contes orientaux et véhicule un savoir ancestral : l’art de découvrir en interprétant des traces qui fonctionnent comme des indices. Voltaire en tire une adaptation magistrale dans Zadig (1748) et présente l’art de l’interprétation des indices comme une méthode d’enquête.
Depuis 1945 en anglais, et depuis le tournant du XXIe siècle en français, le mot « sérendipité » permet aux chercheurs de dire l’importance de la liberté, de l’intuition, de l’interprétation, en réaction aux risques de déshumanisation des conceptions et des pratiques scientifiques. Aujourd’hui, ce mot prend la valeur d’un concept, essentiel pour défendre une conception humaniste du savoir.